1940-1942 : Clandestinité - Tours
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" Gérôme au milieu de ses élèves est plutôt un moniteur prenant le pinceau et le fusain. Avec son ardeur coutumière il essaie de transmettre à ses élèves la joie qu'il ressent, l'émotion qui l'anime, simplement, sans façon : il partage. Il a l'esprit d'équipe. " (R. Dreulle, Journal de Tours (?) annonçant la création de l'École Jehan Fouquet) Leur objectif est de peindre ensemble et bien sûr de présenter ensuite leurs travaux au public. Ce qu'ils feront à plusieurs reprises, parfois au profit des prisonniers de guerre. " Sa grande ambition est au fond de créer une ambiance, une atmosphère, un climat dans lequel des camarades travailleraient dans la joie. Où l'on aborderait les difficultés du métier, de front, hardiment, en jeune. Où chacun exprimerait librement ses opinions, ses sentiments, où chacun dessinerait comme il chanterait, au milieu d'un groupe marchant sur la grand route " (Ib.)
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Voilà bien un trait d'originalité qui le démarque de nombreux artistes. Pour beaucoup, la carrière individuelle détermine le travail et tous les efforts. Roger ALIQUOT, lui, dès cette date, se forge un projet personnel dont le cœur est de communiquer et de partager sa passion du dessin et de l'art en général. Il n'abandonne pas pour autant son rôle à d'autres dans sa participation à la vie culturelle tourangelle : il expose régulièrement ses travaux dans des vitrines, réalise des portraits, essayant ainsi de gagner sa vie et on le voit, par exemple, jouer le rôle de Baptista, le père de Catarina dans La Mégère apprivoisée de Shakespeare, spectacle mis en scène par Jean-Jacques Delbo, en avril 1942, pour venir en aide aux prisonniers de guerre. Lors de son départ pour le Nord en juillet 1942, où il doit se marier à Irma MAËS, sa marraine de guerre, il confie la direction de son école au peintre Jean PICART LE DOUX.
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