1942 : Son arrivée et son installation
dans le Nord,
la Libération,
la Société des Amis de l'Art

Il se marie en Juillet 1942 à Irma Marthe Maës, qu'il a rencontrée peu avant sa mobilisation et avec qui il a correspondu, presque au jour le jour, tout au long de cette période bouleversée qui court de septembre 1939 à juillet 42. Ils résident d'abord à Mouvaux (59) puis à Tourcoing, 1 rue Désiré Six, et enfin, vers 1949 à Hénin-Liétard (62), qu'il ne quittera plus jusqu'en 1979, date de son décès. Ils auront trois enfants : Raphaële (4 mai 1943), Frédéric (8 septembre 1946) et Dominique (30 janvier 1950).

À son arrivée dans le Nord, à Lille, Mouvaux, Roubaix, Tourcoing, il rencontre presque tous les artistes qui comptent à cette époque, et que la guerre n'a pas dispersés, mais aussi des jeunes "qui montent" ou qui souhaitent se lancer mais que leur entourage dissuade d'entreprendre une carrière artistique : il rencontre ainsi Jean ROULLAND, à qui il prodigue conseils et encouragements, Eugène DODEIGNE, Arthur VAN HECKE, Maurice MAES, SIMONS, et de moins jeunes comme Félix DELMARLE, avec qui il expose aux Beaux-Arts de Lille.

Durant cette période, il participe à de nombreuses expositions, notamment à Roubaix et Tourcoing. Il remporte la médaille vermeille de peinture à l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras en 1943 et participe à deux expositions collectives organisées au Palais des Beaux-Arts de Lille : Salon des Provinces françaises - Flandres-Artois en 1943 et Promesse - les moins de trente ans en 1944.

En Janvier 1944, Roger Aliquot obtient une bourse de voyage de l'État de 12 000 francs, voyage qui sera contrarié par les événements qui précèdent la Libération (interruption des communications due aux raids des alliés...). En effet, l'attribution de la dite bourse entraîne l'obligation pour le peintre de "voyager suivant les facilités de déplacement que vous pourrez obtenir et de vous consacrer à des études de paysage, de monuments, de villes et de visiter quelques grands musées de province". Roger Aliquot satisfait néanmoins à l'obligation, exigée pour l'attribution de cette Bourse, de produire et de remettre un compte rendu mensuel et des croquis de ses productions. Ses voyages se borneront donc à Arras et Tourcoing et les environs.

On trouve trace de ceux-ci dans sa correspondance à sa femme et dans les paysages urbains régionaux assez nombreux présentés aux expositions de cette époque comme en témoigne le catalogue des deux expositions particulières à la Galerie Dujardin de ROUBAIX de mai 1944 et de juin 1945.

Si ces tableaux restent avant tout des paysages et sont dépourvus d'engagement politique, il n'en va pas de même de la peinture intitulée La Libération.

En effet, comme la majeure partie de la population française, Roger Aliquot accueille la Libération avec soulagement et ne manque pas de saluer par un clin d'oeil d'artiste la fin du contrat qui le liait par cette bourse aux services d'un État Français exigeant d'être non-juif pour concourir.


Ainsi, le tableau intitulé " la Libération " daté de 1944 honore lui aussi ce contrat : il s'agit bien d'un bâtiment officiel puisqu'on y voit la Mairie de Mouvaux. Mais cette dernière pavoise, de concert avec les enfants au premier plan, à l'arrivée des alliés et au retour de la République Française.

La Libération- 1944
La Libération- 1944

Page du 3 septembre 1944, date de la libération de la zone de Lille,
extraite de Mon Journal 1943,
écrit d'août 1943 à novembre 1944 par Roger Aliquot

Pendant la courte période qui va de son arrivée dans le Nord en 1942 à son installation à Hénin-Liétard en 1947 dans les Mines, Roger Aliquot prend de nombreux contacts avec ses proches voisins de Roubaix, Tourcoing et Lille. Il participe en temps que membre à la création du "Groupe de Roubaix", expose plusieurs fois aux Salons des artistes roubaisiens, à Tourcoing et Lille. Les amitiés nouées à cette occasion se maintiendront quand Roger invitera ses anciens partenaires à exposer en pays minier.

Rogers Aliquot au vernissage au salon des artistes roubaisiens avec Louis Parenthou, Henri Delvarre, M. Leroux
Salon des artistes roubaisiens de 1945 -
de gauche à droite  : Henri Delvarre, Roger Aliquot, Louis Parenthou, M. Leroux.

Il devient président-secrétaire de l'Association des Amis de l'Art pour la section Nord. À ce titre, il donne de nombreuses conférences sur l'Art, y compris radiophoniques, et organise en 1945 avec le concours de Pierre VASSE de la Galerie éponyme, Rue Esquermoise à Lille, une exposition témoignant de la vitalité de l'art contemporain : Exposition des maîtres contemporains du 5 au 22 décembre 1945.

Il est en mars 1950 élu premier président de l'Union pour la Défense de l'Art dans le Nord (UDAN), groupement d'artistes à vocation régionale.

Logo de l'Association des Amis de l'Art
Logo de l'Association des Amis de l'Art

À partir de 1949, Roger Aliquot, qui, après avoir repris un dancing le Fantasio en compagnie de son épouse, crée et exploite l'hôtel-restaurant Le Café de Paris à Hénin-Liétard, mène, de façon parallèle, une carrière d'artiste ponctuée de nombreuses expositions particulières jusqu'à son décès accidentel en 1979 (pour les expositions particulières, cf. Manifestations artistiques : à Paris, Douai, Le Touquet, Arras, Valenciennes, Tourcoing, Roubaix, Lille, Hénin-Liétard).

Caricature se Roger Aliquot signée Wibo parue dans la Voix du Nord
Caricature de Roger Aliquot signée Wibo

Le Restaurant de Paris servira de siège à l'association des Amis de Beaux Arts pendant trente ans
Le Restaurant de Paris
servira de siège à l'Association des Amis de Beaux Arts pendant trente ans. C'est là que Roger Aliquot dispensait à titre bénévole ses cours collectifs de peinture chaque mois ainsi que ses conférences sur l'art et c'est dans la salle attenante à cet établissement, la salle Fantasio, que se tinrent de nombreuses expositions.


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