façade du Restaurant de Paris

Le décor

Au Café-Restaurant de Paris, on buvait et on mangeait certes mais ce lieu était aussi magique. Il avait été édifié sur les restes d'un ancien relais de poste, comportait des salles voûtées que Roger Aliquot restaura et décora d'objets anciens, de fresques et de citations de poètes : "La dame, le vin, le repas sont les instruments de la vie", "Il n'est trésor que de vivre à son aise", "Je connois tout fors que moi-même." (Villon), "Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin avait déclose", "Cueillez, cueillez votre jeunesse" (Ronsard)... accompagnaient de leurs recommandations les dîneurs.

La salle du restaurant

Trois vues de la salle du Restaurant de Paris
Trois vues de la salle du Restaurant de Paris


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Le café

Deux vues de la salle du Café de Paris
Deux vues de la salle du Café de Paris


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ALIQUOT

Extrait de "Six peintres nordistes dans leur cadre de vie", Nord-France N°25 du 24 juin 1950 par Ch. VANDEWINCKÈLE et J. RÉGNIER.

Restaurant de Paris

" En plein pays minier, au centre d'Hénin-Liétard, un hôtel-restaurant au bar particulièrement élégant, à la décoration qui surprend le voyageur de passage : une salle à manger voûtée, décorée de cuivres et de faïences où le maître du lieu en culotte de cheval et veston de velours vous reçoit plus en hôte qu'en client. La serviette sur le bras, il sert impeccablement, en commerçant avisé, et comme si tout le but de sa vie était de vous satisfaire...

" Pourtant, un atelier-studio, magnifiquement éclairé s'ouvre près de la chambre fleurie où dorment les enfants du peintre : leurs portraits furent les clous de sa dernière exposition. Là, entre les objets d'art anciens, le petit bar (invisible celui-là), une splendide statue de bois moyenâgeuse et les fauteuils profonds ; le peintre retrouve sa vocation et fait poser ses modèles. Celui qu'il préfère est Joseph, vieil homme de l'hospice d'Hénin-Liétard au regard fascinant. Si vous franchissiez le couloir et grimpiez les escaliers jusqu'au premier étage, vous sauriez que sa raison de vivre est ailleurs, et que ce n'est pas le hasard ou même le bon goût qui l'a poussé à décorer jusqu'à sa salle de " bals, fêtes et banquets " d'immenses et curieuses fresques. Au mur de l'atelier, les toiles préférées encadrées, le portrait de l'épouse très brune et très belle. Sur une peau d'agneau des broches sculptées dans le bois et décorées par le peintre. "

Au travail dans son atelier


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Siège de l'Association des Amis des Beaux-Arts

Siège de l'Association des Amis des Beaux-Arts, le Café de Paris était aussi le lieu où Roger Aliquot dispensait bénévolement ses cours le premier lundi de chaque mois, le lieu où il organisait de nombreuses conférences publiques gratuites sur l'art comme ici en avril 1953 :

Conférence sur l'art au café de Paris
Conférence sur l'art au café de Paris en 1953

...et les banquets de Saint Luc, patron des peintres, comme ici en 1971.

Deux vues du banquet de Saint Luc de 1971
Deux vues du banquet de Saint Luc de 1971, où l'on remarque parmi l'assistance, pendant l'allocution de M. Treil des Houillères, les peintres héninois : Benoît Crépin, Simon Jankowiak, Frédéric Aliquot, et le peintre douaisien Godelier...


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Lieu de repos...

421 - 1952
421 - 1952

L'hôtel-restaurant était fréquenté par de nombreux voyageurs : représentants en livres scolaires, en vins, en cidre, en lunettes... Il semblait que le monde des produits gravitait autour du lieu et s'invitait à la table pour passer une bonne soirée. En effet, la majeure partie d'entre eux étaient de voyageurs de commerce dont certains constituèrent au fil du temps une bande d'amis qui se retrouvaient, la journée de travail achevée, autour de l'apéritif à disputer des parties homériques de 421.

Voici comment Jean Villard, de Lyon, célèbre le départ de l'un d'eux Jacques Durand, représentant en cidre, de la maison du même nom basée à Vernon (Eure), le jour où, après avoir parcouru la France en tous sens, il s'apprêtait à cesser ses pérégrinations pour reprendre la direction de l'entreprise :

Étiquette des bouteilles de cidre Durand
Étiquette des bouteilles de cidre Durand

" Le sort en est jeté, Messieurs, n'en parlons plus… "
DURAND va nous quitter nous ne reverrons plus
Sa ronde silhouette autour de cette table
Ni son air polisson dans ce cadre agréable…

Depuis longtemps déjà, nous nous réunissons,
La journée terminée, dans la bonne maison
De Monsieur ALIQUOT et sa chère épouse.
Depuis combien d'années ? Je ne sais ? Dix ou douze ?

Profitons de ce jour qui nous voit réunis
Pour dire à tous les deux un aimable merci
Merci de leur accueil, de toutes les veillées,
De ce qu'on apprenait, de la simplicité

Que nous aimons trouver chez eux, sans nous le dire.
Voilà, je crois, amis, un devoir à remplir.

Et toi, mon cher DURAND, que faut-il te souhaiter ?
Sans doute le succès dans ton nouveau métier.
Et puis, pour vivre heureux dans ta neuve maison
Prends femme sans tarder, bon cœur et sans façon.

Enfin sois assuré malgré ce changement
Que nous nous souviendrons de tous ces bons moments.
Le temps peut s'écouler, qu'importe les années,
Nous fêtons aujourd'hui la Joie et l'Amitié.

25 Mai 1964


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... et de fêtes

C'était aussi un lieu de fêtes, de célébrations et de réceptions où se succédaient repas de noces, de communion ou d'enterrement, projections de diapositives et conférences. Roger Aliquot y fut intronisé Chevalier du Tastevin et le vin courant que l'on servait à table portait le nom de :

" Le Sang du Peintre " !

Ce lieu était donc lui aussi un espace de tous les possibles comme par exemple celui de cette soirée costumée XVIIIe siècle pour laquelle la salle de restaurant avait été réservée.

Photos souvenirs de cette fête

Photos souvenirs de cette fête


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