1958 : Les Fous

En 1958, Roger Aliquot produit une toile intitulée "Les Fous". Son œil est attiré par les personnages décalés, que d'aucuns nomment un peu facilement "fous" parce qu'ils se distinguent par la tenue ou le comportement du commun des mortels. Mendiant, paumé du petit matin, retraités de l'hospice à la gueule cassée,... La comédie humaine l'amuse par la diversité de formes dont elle fait preuve à chacune de ses apparitions. Le regard du peintre est plus bienveillant que cynique à son égard comme le démontre de façon magistrale la peinture du "Marchand de tapis".






En 1965, Roger Aliquot récidive avec un personnage étrange par le costume et le chapeau planté devant un miroir...

1958 - Les fous - Roger Aliquot, huile, photo d'archive.
1958 - Les fous - Roger Aliquot, huile, photo d'archive.

1965 : Personnage au chapeau

1965 - Personnage au chapeau, huile, photo d'archive
1965 - Personnage au chapeau, huile, photo d'archive

Est-il en méditation devant son image ? Comme à Narcisse, son reflet lui plaît-il ? Ou, au contraire désabusé, en retire-t-il du dépit ? On ne saurait le dire. Le malaise est renforcé par le sol en damier qui le met en scène comme un pion sur l'échiquier de la vie avec un parapluie posé contre le mur, à portée de main. La scène reste énigmatique et pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. Et ce questionnement nous renvoie à nous-mêmes spectateurs regardant ce personnage se regardant. Une mise en abîme propre à donner le tournis.














Un photographe - dont hélas nous ignorons le nom - a su trouver le moyen de prendre sur le vif un spectateur de ce tableau lors d'une exposition personnelle de l'artiste en 1966 à Lille...

1966 (?) - Vue d'une salle d'exposition à Lille avec le <em>Personnage au chapeau</em>, photo d'archive
1966 (?) - Vue d'une salle d'exposition à Lille avec le Personnage au chapeau, photo d'archive

Il rend ainsi parfaitement intelligible cette mise en abîme au point que l'on se demande jusqu'à quel point ce visiteur avec son drôle de chapeau n'est pas la copie plus ou moins conforme du personnage représenté ! Ce cliché porte la perspective à son comble puisqu'il nous invite nous-mêmes à contempler une personne regardant le personnage se regardant dans le miroir...


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