Travailleur du camp de Mayenne - 1941, crayon
Travailleur du camp de Mayenne - 1941,
crayon sur papier

38 ans séparent
la réalisation de ces deux portraits
par Roger Aliquot.

Mlle Splingart - 1979 - Fusain et sanguine
Mlle Splingart - 1979,
fusain et sanguine (photo argentique)

Le premier, classique, témoigne de la maîtrise acquise au cours de sa formation de lithographe. Le temps de l'école Estienne n'est pas si lointain : précision des traits, exactitude dans le modelé, l'ombrage, le jeu des tissus. Des stries méticuleuses dessinent la barbe et la moustache.

 

Dans le portrait de Mlle Splingart en 1979, l'expérience est passée par là, les touches sont toujours aussi précises et exactes mais elles se font elliptiques et suggestives.

Certes le medium est différent, on ne dessine pas de la même façon au crayon et au fusain. Mais cela n'explique pas tout.

Dans le premier, on sent la volonté de témoigner d'un état : celui de prisonnier avec ses conditions de vie, ce curieux turban qui cache peut-être une blessure. La posture de trois-quarts face et le regard, légèrement de biais, trahissent inquiétude, perplexité ou ennui.

 

Le second portrait traduit davantage la personnalité d'une fille jeune au regard franc. Les traits charbonneux parviennent par l'application habile de la poussière noire à suggérer le volume, le dessin des traits de la jeune fille, la coupe de cheveux et l'eau du regard.

Mais écoutons plutôt ce que Roger Aliquot dit lui-même de l'art du portrait dans l'interview qu'il avait consacré à la revue Lumières sur la mine en 1957 à l'occasion de l'exposition "Cent dessins" à Hénin-Liétard.

Question : " J'ai entendu dire que le portrait était la chose la plus difficile ! Quel est votre point de vue ? "
Roger Aliquot : " Dans l'histoire de la peinture, le portrait a toujours semblé être un art supérieur. À mon avis, c'est inexact. Faire le portrait d'un arbre n'est pas inférieur à faire le dessin d'un visage. Les objets reflètent une sensibilité qu'il faut savoir traduire. "

Question : " Quand vous faites un portrait, comment vous y prenez-vous pour rendre l'expression d'un regard ? "
R.A. : " Le regard est quelque chose d'abstrait ! L'œil étant concret, c'est par le dessin de l'œil qu'on en traduit l'expression. Et puis, il y a l'émotion ressentie par l'artiste qui traduit cette lueur illuminant le visage. "

Au cours de sa carrière, Roger Aliquot laisse une galerie de portraits dessinés confondante qui renouvelle l'exercice de style en vogue au XIXe siècle et au début du XXe siècle : simples croquis, dessins préparatoires, portraits peints. Galerie que nous complèterons au fil des informations qui nous seront communiquées.

Portrait de Marie-France Dupire - Fusain 1953
Portrait de Marie-France Dupire - 1953,
fusain sur papier

Jeune garçon - 1953
Jeune garçon - 1953,
fusain (photo argentique)

Jeune fille - 1953
Jeune fille - 1953,
fusain (photo argentique)

Dominique en cowboy - 1954
Dominique en cowboy - 1954

Le chignon - 1954
Le chignon - 1954,
fusain (photo argentique)

Le Galibot - 1956
Le Galibot - 1956,
fusain (photo argentique)

Jeune Fille - 1956
Jeune Fille - 1956,
crayon Conté (photo argentique)

Homme barbu - 1956 (Photo de presse)
Homme barbu - 1956,
fusain (photo de presse)

Mineur de fond - 1956
Mineur de fond - 1956,
fusain (photo argentique)

Mme Paulette La Fay - 1957
Mme Paulette La Fay - 1957,
fusain et sanguine

 Mlle Lemire - 1959
Mlle Lemire - 1959,
fusain (photo argentique)

 Fils de M. Splingart - 1961 ?
Fils de M. Splingart - 1961 ?,
fusain (photo argentique)

Raphële Aliquot - 1967
Raphële Aliquot - 1967,
sanguine (photo argentique)

L'enfant candide - 1970
L'enfant candide - 1970,
sanguine (photo argentique)

Céline Dauguet - 1978
Céline Dauguet - 1978,
sanguine (photo argentique)


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